jeudi 24 décembre 2009

De Copenhague à Flopenhague

3 mots peuvent résumer la 15e conférence sur le changement climatique (COP15) :
        Copenhague — Hopenhague — Flopenhague
Le bilan n'est pas contestable, c'est un fiasco, un échec, un four... et ce n'est pas avec un four pareil qu'on va limiter la température de la planète !
Alors, plutôt que de se désoler en attendant la future COP16 à Mexico, je préfère retenir quelques dessins pleins de poésie, d'humour ou de rage qui rappellent mieux qu'un long discours que la COP15 a été porteur d'un grand espoir terriblement déçu.








dimanche 20 décembre 2009

COP15 consacre la naissance du G2 et échoue sur la confrontation des égos nationaux


Le résultat de la conférence de l'ONU sur le changement climatique (COP15) n'est pas bien brillant.
L'expression qui est revenue le plus souvent a été "quel bordel".
Les organisations ont été sommées de quitter les lieux quand les présidents et chefs de gouvernement sont arrivés.
Rien de concret n'est sorti de COP15, aucun accord signé n'engage la communauté internationale.
Alors qu'on nous a bassiné en 2009 avec le G20, on a vu à Copenhague que tout se jouait au G2, entre les USA et la Chine. L'un et l'autre ne voulant ni engagement contraignant, ni contrôle extérieur.
L'Europe qui accueillait la conférence a été la grande absente du sommet et comme d'habitude la France à énérver toute le monde en voulant tirer la couverture à soi. Il faut dire que Sarkozy a voulu encore apparaître comme le sauveur de la planète, déclarant dans sa conférence de presse que tout s'était joué à la fin dans son bureau de Copenhague avec Obamah.
Au final, on a donc juste une déclaration de principe, il est prévu en janvier la compléter par des engagements précis de chacun des pays.
Pour l'instant, force est de constater que Copenhague n'a même pas accouché d'une souris, les ours polaire ont de quoi s'inquiéter !

vendredi 4 décembre 2009

Les sables bitumineux vus d'avion (ligne Amsterdam-Calgary)

J'ai évoqué dans un récent billet l'exploitation des sables bitumineux au Canada qui font la prospérité de l'Alberta, mais empêche ce pays de respecter les accords qu'il a signés à Kyoto.
Fin novembre, j'allais justement dans les rocheuses canadiennes. Après une nuit dans l'avion, j'ouvre le volet du hublot et regarde la terre quelques 12 000 mètres plus bas, et que vois-je ? Justement les champs d'exploitation de sables bitumineux de la région d'Athabasca.
Dans cette forêt boéale, c'est impressionnant de voir ces exploitations qui correspondent aux zones déboisées et qui, en novembre, sont déjà recouvertes de neige.
Même à 45 000 pieds, on voit bien les mines à ciel ouvert, les réservoirs et les cheminées qui fument.
Sachant l'importance des émissions de gaz à effet de serre de cette exploitation, on comprend pourquoi Stephen Harper, le 1er ministre canadien, a tellemenet hésité avant d'annoncer qu'il allait à Copenhague.
Reste qu'on ne sait toujours pas s'il ira comme Obamah pour participer seulement à l'ouverture de la conférence sur le changement climatique (Climate Change Conference) ou s'il participera à la phase finale qui sera vraiment la phase décisive pour tenter de trouver un accord sur le changement clmatique.

jeudi 19 novembre 2009

Touchez pas à la défense des droits de l'enfant


Aujourd'hui, 20 novembre, on fête, comme chaque année, les droits des enfants.
En 2009, en plus, on célèbre le 20e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) qui a été adoptée par l'ONU le 20 novembre 1989.
Tous les pays du monde (193) ont ratifié cette convention, à l’exception de la Somalie (car le gouvernement n'est pas reconnu par l'ONU) et des Etats-Unis (où les mineurs sont toujours passibles de la peine de mort).
En France, c'est l'autorité administrative indépendante appelée défenseur des enfants qui veille au respect de cette convention. Depuis 1990, de nombreuses lois ont été promulguées pour adapter le droit français à certaines dispositions de la CIDE.
On pouvait espérer qu'un nouvel élan serait donné à cette autorité pour le 20e anniversaire de la CIDE.
C'est tout le contraire qui se produit, la France a décidé de faire marche arrière en supprimant tout simplement cette autorité et en la fusionnant dans une nouvelle autorité beaucoup plus large appelée défenseur des droits.
Ce choix, critiqué unanimement, illustre comment aujourd'hui, on cherche à affaiblir, en France, les garde-fous institutionnels, les contre-pouvoirs ; comment on traque tout ce qui détient encore une parcelle d'indépendance.
La meilleure critique de cette dérive est celle de la défenseure des enfants en titre, Dominique Versini comme je l'avais indiqué dans un billet précédent.
On pourrait penser que la suppression du défenseur des enfants est motivée par le fait qu'aujourd'hui cette institution n'est pus nécessaire ou encore qu'elle a fait preuve de gabegie ou de légèreté dans le passé.
Eh bien non, personne ne l'a jamais critiquée et elle n'a jamais traité autant de dossiers que maintenant.
Les chiffres sont éloquents, en France en 2009, on estime qu'il y a 100 000 enfants maltraités, 150 000 enfants qui sortent du système scolaire sans rien, 5 000 enfants étrangers qui vivent dans les rues, 1 seul médecin en milieu scolaire pour 10 000 élèves, 2 000 000 d'enfants qui vivent dans un foyer sous le seuil de pauvreté (environ 800€ par mois pour un foyer mono-parental)...
Dans ce contexte, on comprend bien que la défenseure des enfants reçoit de plus en plus de demandes, en hausse annuelle de 10%, environ 2 000 dossiers par an. La plupart sont liés à un divorce (45% des mariages se terminent par un divorce), ça représente 38% du total des dossiers. Ensuite, 20% concernent des grands enfants âgés de 16 à 18 ans, 15% des mineurs étrangers, 8% des problèmes scolaires (en particulier des problèmes d'intégration des enfants handicapés à l'école) et 5% des cas de maltraitance.
Personne, de bonne foi, ne peut remettre en question cette autorité indépendante, ni penser que ses missions seront mieux assurées par le nouveau défenseur des droits proposé par la commission Balladur et repris dans le projet de loi organique présenté en conseil des ministres du 9 septembre 2009.

La réforme du mille-feuilles admistratif ne doit pas passer par la suppression du défenseur des enfants.
NE TOUCHEZ PAS A LA DEFENSE DES DROITS DE L'ENFANT.

20 ans, c'était l'occasion de faire une belle fête pour les droits de l'enfant.
On a bien fêté les 20 ans de la chute du mur de Berlin.
Mesdames, messieurs les membres de la commission Balladur, Mesdames, messieurs les ministres, vous avez gâché la fête.

mercredi 11 novembre 2009

Non à l'exploitation des sables bitumineux, le pétrole plus sale que sale


Commençons par une question. Où se trouvent les plus grandes réserves pétrolières du monde ?
Ce n'est pas en Arabie Saoudite, ni même au Moyen-Orient, pas plus en Russie ou en Alaska.
Alors où ? En Alberta, une des provinces du Canada, au pied des Rocheuses, entre le Saskatchewan et la Colombie Britannique.
L'Alberta est surtout connu pour ses parcs nationaux, le parc national de Banff est le plus ancien, il a été créé en 1865, un peu après le parc national du Yellowstone, aux USA, qui créé en 1872 est le plus vieux parc national au monde.
L'Alberta est donc une des premières régions au monde à avoir préservé son patrimoine naturel.
Ce mois-ci, je vais justement à Banff, je connais déjà cette région. Elle est d'une beauté sidérante. Pour avoir traversé l'Alberta, je sais aussi que l'homme, dans sa conquête de l'Ouest, à partir de 1850, a ravagé ces territoires, déboisant toute la province, en dehors des Rocheuses.

Aujourd'hui, avec un technologie bien plus puissante, au nord de l'Aberta, il est en train de détruire la forêt boréale pour extraire de l'or noir, plus exactement la pire source de pétrole, les sables bitumineux.

Vous pouvez penser, tout ça c'est bien loin, bien au Nord, dans des régions inhabitées, le problème c'est que cette exploitation est la plus polluante au monde et qu'elle met en cause le respect des accords internationaux et conduit à l'échec de la conférence de Copenhague.
Greenpeace alerte actuellement sur le danger de l'exploitation des sables bitumineux et sur le rôle qu'y joue notre compagnie nationale Total comme l'ilustre cette courte vidéo.
Pour être bien informé sur le sujet des dangers des sables bitumineux, le mieux est de consulter le site web de l'excellente émission Découverte de Radio Canada.

Quelques chiffres significatifs, la réserve est estimée à 300 milliards de barils (270 milliards en Arabie Saoudite), la zone de production s'étend sur 140 000 kilomètres carrés (4 fois la taille de la Bretagne historique), la production journalière avait dépassé 1,2 millions de barils en 2002, on extrait 100 tonnes de sables pour obtenir 11 tonnes de bitumes, puis on consomme de l'énergie et de l'eau en grande quantité pour avoir au final du pétrole. Il faut de 1/3 à 2/3 de litre de pétrole et de 2 à 6 litres d'eau pour en produire un seul litre de pétrole !!!!!!!!!!!!
Le pire, c'est que cette production génère une quantité phénoménale de gaz à effet de serre (GES) et de produits toxiques (souffre, azote, métaux lourds). On estime qu'un baril de pétrole (soit 159 litres) produit 80 kg de GES, soit 5 fois plus qu'un baril "traditionnel" !!!!!!!!!!!!

Cette exploitation est une ineptie totale, à cause d'elle le Canada n'a pas respecté ses engagements de Kyoto. Le Canada avait accepté de réduire, au plus tard en 2012, ses émissions de GES de 6% par rapport à l'année de référence (1990), en 2002, elle produisait 24% de plus qu'en 1990 et a reconnu en 2006 que l'objectif de Kyoto était inatteignable .

A un mois de la conférence de Copenhague, comme le fait Greenpeace, il faut dénoncer ce pétrole plus noir que noir, plus sale que sale. Cette exploitation conduit le Canada a traîner les pieds à Copenhague et participe à l'échec possible de cette conférence.
Terminons par une déclaration récente de l'activiste québécoise Mireille Beaudoin : "Les sables bitumineux, c'est un problème climatique mondial. [...] Ça ne concerne pas seulement les Canadiens ni même les Nord-Américains. Ça concerne l'ensemble de la planète. Les leaders mondiaux, dont Stephen Harper (premier ministre du Canada), monsieur Obama, les leaders européens doivent prendre position et doivent arrêter d'encourager l'exploitation des sables bitumineux".

mardi 3 novembre 2009

Claude Lévi-Strauss : un grand écologiste avant la lettre


Au seul nom de Claude Lévi-Strauss, plein de mots savants viennent à l'esprit : ethnologie, anthropologie, structuralisme, universalisme, mythe...
A l'heure de sa disparition, un autre mot mérite d'être cité, c'est écologie.
Le père de l'anthropologie sociale a couru le monde dès les années 30 et observé les relations de l'homme à son environnement. Il fut le premier à expliqué le lien privilégié entre les peuples et leurs environnements, entre nature et culture, et à insister sur la notion de diversité.
De l'étude des populations autochtones du Brésil, à partir de 1935, naîtra Tristes tropiques en 1955 où il décrit ce qu'on appellera beaucoup plus tard le phénomène de la mondialisation : « L’humanité s’installe dans la monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse ».

En 1965, quand on lui demandait ce qu'il mettrait dans un coffre à l'intention des archéologues de l'an 3000, il répondait : « Je mettrai dans votre coffre des documents relatifs aux dernières sociétés primitives en voie de disparition, des exemplaires d'espèces végétales et animales proches d'être anéanties par l'homme, des échantillons d'air et d'eau encore non pollués par les déchets industriels, des notices et illustrations sur des sites bientôt saccagés par des installations civiles et militaires. [...] Mieux vaut donc laisser quelques témoignages sur tant de choses que, par notre malfaisance et celle de nos continuateurs, ils n'auront pas le droit de connaître: la pureté des éléments, la diversité des êtres, la grâce de la nature, la décence des hommes ».

N'en faisons pas aujourd'hui le père de l'écologie moderne, comme l'a écrit Valérie Pécresse sur FaceBook, mais reconnaissons tout l'apport de Claude Lévi-Strauss dans l'émergence d'une pensée écologique.

lundi 21 septembre 2009

L'enfant sans défense. Réagissez.


Quand j'ai entendu cette nouvelle, au départ, je n'y ai pas cru.

Une des plus belles institutions de la République Française disparaît dans le plus grand silence
, je veux parler du Défenseur des enfants.
Cette institution a été créée en 2000 pour montrer l’importance qu’attache la France au respect effectif des droits fondamentaux des enfants. Son rôle est de défendre et de promouvoir les droits de l’enfant tels qu’ils ont été définis par la loi et par la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) ratifiée par la France en 1990.
Le 9 septembre 2009, un projet de loi relatif à la création du Défenseur des droits a été présenté en Conseil des ministres. Cette nouvelle institution, réunissant 3 experts, fusionnera celle du Médiateur de la République, du Défenseur des enfants et de la Commission de déontologie de la sécurité (CNDS).
En un mot, c'est abandonner l'idée que la défense des droits de l'enfant est une cause si impérieuse qu'elle doit être assurée par un défenseur (dans la pratique, une défenseure) indépendant disposant d'une institution autonome.
Claire Brisset a été la première défenseure des enfants de 2000 à 2006, sa réaction au sujet de cette suppression est édifiante :
"Autant dire que la défense des droits de l’enfant serait totalement diluée au sein d’un vaste ensemble et que les enfants qui ont besoin d’une protection particulière ne connaîtraient même plus l’existence d’une structure créée pour les protéger de la violence sociale. En d’autres termes, il s’agirait là d’une régression des droits dont on voit mal à quelle finalité elle peut bien obéir."

Dominique Versini qui a succédé, en 2006, à Claire Brisset déclare sa stupeur d'avoir découvert le dépôt de ce projet de loi en septembre. Au préalable, elle n'a été ni consultée, ni auditionnée. C'est à peine croyable.
Le mépris affiché par ce gouvernement atteint tout de même des sommets.
Dominique Versini, actuelle défenseure des enfants, a déclaré dans un communiqué :
"La Défenseure des enfants exprime son total désaccord sur le fait qu’ait été décidé arbitrairement et sans aucune concertation de dissoudre certaines autorités indépendantes et d’aménager une simple articulation avec d’autres."

Alors qu'on fête le 20e anniversaire de la CIDE, qui est un traité international sous l'égide de l'ONU, plus qu'une maladresse, c'est une faute politique que de supprimer cette institution que nul ne contestait.

Cette décision gouvernementale vient s’ajouter à nombre d’autres qui démontrent, les mauvais coup du gouvernement portés à l'enfance (alignement du droit des mineurs sur le droit commun, volonté de contrôler systématiquement l’entrée des établissements scolaires, menace de constituer des fichiers dès les premiers âges de l’enfant...).

Pouvons-nous accepter qu'on casse ainsi en catimini une institution qui faisait l'unanimité ?
Pouvons-nous accepter la dissolution de la problématique du droit des enfants dans une vaste autorité qui s'occupera également de déontologie de la sécurité, en clair des bavures policières ?
Ce projet de loi est un non-sens, il révèle à quel point ce gouvernement ne tolère pas ce qui reste d'indépendance dans les institutions (le Défenseur des enfants est une autorité indépendante), le projet de suppression du juge d'instruction en est un autre exemple.
C'est aux citoyens de réagir et de dire s'ils veulent une société qui bafoue les devises de la République en se détournant sans cesse de la défense des plus faibles.

Si vous voulez défendre l'institution du Défenseur des enfants, vous pouvez signer le texte de soutien pour un Défenseur des enfants indépendant.

dimanche 30 août 2009

Résidence d'affaires ou résidence étudiante... ou pourquoi pas les deux

On pouvait lire sur Vannes.maville.com le samedi 28 août que le promoteur Albert 1er allait construire une résidence hôtelière d'affaires sur le site du PIBS 2 à Tohannic.
Cette annonce masque d'abord le renoncement du promoteur à édifier le village d'entreprises HQE qui était annoncé depuis plusieurs années (l'immense panneau est toujours en place sur l'avenue Marcelin).

Que penser de ce projet de résidence hôtelière ?
Le PIBS constitue l'épicentre du technopôle vannetais et pour l'instant son extension sur 15 hectares n'est qu'un vaste terrain vague le long de l'avenue Marcelin.
On peut donc se demander si la logique ne serait pas plutôt d'installer d'abord les entreprises sur ce site, puis ensuite une résidence hôtelière plutôt que l'inverse.
Surtout qu'une résidence hôtelière toute neuve d'une vingtaine de chambres existe déjà en plein centre ville, on voit mal l'utilité, pour l'instant, d'une autre résidence hôtelière de 80 chambres à plus de 2 km du centre.
N'y aurait-il pas d'autres projets plus prioritaires à lancer sur le PIBS 2 ? Quelle offre de services pourrait-on proposer sur ce site ? Qu'y a-t-il autour ?
Depuis 12 ans déjà, il y a, juste en face, le campus universitaire de Tohannic qui continue son développement avec la construction actuelle d'un restaurant universitaire HQE et surtout la construction prochaine des bâtiments de la fac de droit, d'économie et de gestion qui va quitter le centre ville.
Il ne faut pas réfléchir longtemps pour se dire que ce n'est pas une résidence hôtelière d'affaires qu'il faut construire en face des bâtiments universitaires mais tout simplement une résidence étudiante. Elle ne sera certes pas construite par Albert 1er, mais la priorité est bien là.
Sur ce point, les faits parlent d'eux mêmes. Avant 1995, il n'y a pas d'université à Vannes, juste quelques formations de 1er cycle rattachées aux universités de Rennes ou Brest, mais il y a déjà une résidence universitaire du CROUS (Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires), rue Montaigne, à côté de l'IUT.
En 1995, l'UBS est créée et quinze ans plus tard, il n'y a toujours qu'une seule résidence universitaire avec le même nombre de chambres (150 chambres de 9 m2 et 129 studios de 20 m2), qui tout de même ont été rénovées. Dans le même temps la population étudiante a sensiblement augmenté, Vannes compte aujourd'hui environ 6 500 étudiants. La seule résidence universitaire vannetaise ne permet donc d'accueillir que 5% des étudiants.
Peut-on trouver cette situation satisfaisante ?
Pourquoi ne pas construire une nouvelle résidence (HQE bien sûr) où sera demain la grande majorité des étudiants de l'UBS à Vannes, c'est à dire à Tohannic ?
N'est-ce pas, dans le contexte actuel, une chance pour Vannes que de disposer d'un véritable campus avec des bâtiments d'enseignement et de recherche, un restau U, une bibliothèque et bientôt des terrains de sport ? Vous remarquerez qu'il ne manque à cette liste que la résidence universitaire ?
Dans un monde où les villes sont en concurrence, où les universités le sont également (de fait depuis la loi de 2007 sur l'autonomie des universités), un campus universitaire moderne complet, avec donc une résidence universitaire, en face du technopôle, à 15 minutes à pied du port et du golfe (seulement 4 minutes à vélo), serait un atout majeur pour Vannes.
Il fut un temps, assez lointain, où le logement universitaire accueillait un étudiant sur deux, ce n'est plus le cas, mais que le CROUS offre si peu de logements à Vannes et que les étudiants doivent se rabattre sur une offre presque exclusivement privée n'est vraiment pas satisfaisant.
C'est vrai que des résidences étudiantes privées ont été construites à Vannes, et que de nombreux propriétaires proposent des studios, des T1 ou des T2.
Mais, il faut savoir que la qualité des logements (cf. photo) et leurs prix ne sont pas les mêmes. Une chambre en résidence CROUS, c'est moins de 200 €, dans le privé, c'est presque le double.
Si les chambres du CROUS sont petites, au moins, elles sont aux normes et bien équipées, nombre de logements du parc privé, en centre ville, sont dans un état déplorable, pour ne pas dire vétustes.
Ce n'est pas la ville de Vannes, ni la communauté d'agglomération, ni même l'université qui a en charge le logement étudiant, mais Vannes doit reconnaître que la situation locale n'est pas bonne, qu'en quinze ans rien n'a été fait pour améliorer le logement étudiant.
Alors, quelle est la priorité, est-ce de construire une résidence hôtelière d'affaires sur les 15 hectares déserts du PIBS 2 ou de faire pression pour obtenir une résidence universitaire digne de ce nom à Tohannic ?
L'avenir de Vannes passe par le développement de son université et celui-ci n'existera pas sans un vrai campus moderne, complet et attractif.

dimanche 23 août 2009

Quelle stratégie pour les régionales et au delà ?


Les élections européennes sont passées, les résultats sont tombés, après le temps de l'analyse, arrive celui de l'annonce des orientations avec la tenue des universités d'été.
Les élections régionales sont dans 6 mois, en mars 2010, cette perspective rapprochée ne permet plus l'attentisme et, contrairement aux européennes, le résultat aux régionales conditionnera fortement les prochaines présidentielles de 2012.
Quels enseignements pouvons-nous tirer des dernières échéances et des différentes recompositions politiques en cours ?
Regardons d'abord à droite.
Plusieurs partis ou particule (de Villiers) ont rejoint l'UMP, plus exactement se sont alliés. La liste est longue : Nouveau Centre (Morin), Réformateurs (Noveli), parti radical (Borloo), CNI (Roscoat), MPF (Villiers), CPNT (Nihous). Certaines formations sont même arrivées par la gauche comme la Gauche Moderne (Bockel) et les Progressistes (Besson), sans compter les individus comme Kouchner qui roulent ouvertement pour l'UMP.
Bref, depuis 2007, tous ceux qui le souhaitaient ont pu rejoindre la constellation UMP.
La position du MoDem
Le MoDem est resté à l'écart de ce mouvement, après son échec aux européennes, l'élection qu'il ne pouvait pas perdre, ce serait ridicule et absurde qu'il se rapproche aujourd'hui de l'UMP.
La question qui se pose alors est Vers qui peut-il se tourner ?.
On peut trouver la réponse en considérant 3 éléments :
- les statuts du mouvement,
- le résultat des européennes,
- la composition du bureau exécutif.
Je donne tout de suite ma réponse, le MoDem doit virer au vert et participer activement, dès maintenant, à la naissance d'un grand mouvement écologique.
Reprenons, point par point.
Les statuts du MoDem ne mentionnent que deux partis fondateurs : l'UDF et CAP21. L'échec aux européennes qui apparaît comme un échec personnel de Bayrou (ou comme un échec de sa stratégie personnelle) et le départ de nombreux UDF historiques renforcent la composante CAP21 et l'orientation écologique du MoDem.
Plus globalement, le résultat des européennes montre avant tout une dynamique pour le courant écologique que le MoDem ne peut plus ignorer.
Enfin, le bureau exécutif compte parmi ses membres de nombreux écolos (Lepage, Bennahmias, Wehrling). Après avoir été mis à l'écart pendant la campagne des européennes, ils ne peuvent qu'avoir plus de poids dans le choix de l'orientation du mouvement.
Regardons à gauche.
Le PS était historiquement, au moins depuis 30 ans, la principale force de gauche.
Avec les élections européennes, il perd pour la première fois son leadership. Le plus extraordinaire, c'est qu'il l'envisage publiquement, tout au moins Peillon qui le 22 août affirmait que le PS devait accepter l'idée de renoncer à son leadership à gauche.
L'échec du PS à la présidentielle remonte désormais à 7 ans, les années passent et le PS régresse. Les questions qui le minent depuis l'échec de Jospin n'ont pas trouvé de réponse et l'équipe Aubry ne semble, hélas, pas près d'y répondre. A ce rythme-là, les brillants quadras du PS (Peillon, Montebourg, Valls, Hamon...) risquent de devenir quinquas avant de pouvoir peser sur leur parti.
Le PS, pour survivre, comme l'indiquait déjà Royal en 2007 doit s'entendre avec le MoDem et les écologistes. Mais il doit perdre ses vieilles habitudes, être moins sectaire, renoncer à son hégémonie et à son rôle de distributeur de strapontins.
Plus à gauche, la nouveauté en 2009 vient du NPA dont le sigle signifie plutôt Nul Part ailleurs que Nouveau Parti Anticapitaliste vu son acharnement à ne pas gouverner et son rêve inchangé du grand soir qui en fait toujours un Vieux Parti Anticapitaliste.
Regardons vers le vert.
Si l'écologie politique a gagné aux européennes, c'est bien parce que les Verts n'étaient pas candidats !
C'est l'alliance improbable (Joly, Bové, Cohn-Bendit, Jadot...) constituée par Europe-Ecologie qui a fait campagne et gagné la bataille (et aussi la gouaille de Cohn-Bendit).
Il apparaît que pour les prochaines échéances électorales, il devient urgent de constituer un grand mouvement écolo, disons France-Ecologie, qui n'existe pas à ce jour.
Ni gauche-ni droite
Tous ces éléments montrent que seule une alliance écolo, MoDem, PS, Front de Gauche peut faire face à l'UMP qui semble avoir fait le plein de ses forces.
Bref, le PS, seul, ne fait plus le poids face à l'UMP, même avec l'appui du front de Gauche, le MoDem n'a jamais été aussi faible et l'écologie politique n'est toujours pas structurée.
Tous ces acteurs ont donc désormais intérêt à s'allier, aucun ne peut affirmer son leadership, c'est une nouveauté, mais aussi une difficulté qu'il va falloir dépasser.

mercredi 5 août 2009

Les USA peuvent-ils changer ?


Que retirer de 3 semaines passées aux USA en juillet. Depuis mon dernier séjour, que d'événements, Obama a heureusement succédé à Bush, une crise de très grande envergure a éclaté et de plus en plus d'américains ont pris conscience des conséquences de leur mode de vie sur l'état de la planète.
Alors est-ce que les Etats-Unis changent ? Eh bien, pas tant que ça, on a plutôt l'impression qu'ils sont dans une impasse et que ça ne va pas être facile de revenir à plus de sobriété et de solidarité.
POURQUOI TOUJOURS DE SI GROSSES VOITURES
Dans les sondages, une majorité affirme être sensible à la consommation de leur véhicule, mais, en réalité, ils continuent d'acheter de gros pickups dévoreurs d'énergie (des gas guzzlers).
Le changement majeur est que la proportion de véhicules américains est en chute libre, on croise surtout des japonaises et des coréennes. Partout, on rencontre des véhicules hybrides, pas seulement des Prius et pas seulement en Californie.
On voit toujours aussi peu de piétons dans les rues, l'américain se déplace toujours en voiture et pratiquement toujours seul. Pour le constater, il suffit de regarder le peu de véhicules qui circulent sur les freeways dans la voie carpool (réservée aux voitures avec au moins 2 personnes).
Bref, l'organisation (ou plutôt l'inorganisation) des villes américaines impose toujours de se déplacer tout seul dans de gros pickups et on voit mal comment cela pourrait changer.
Il ne faut pas oublier que l'essence (le diesel ne sert qu'aux trucks) est près de trois fois moins chère qu'en France (environ 2,50 $ le gallon, soit 45 centimes d'euro le litre). Quand on évoque une essence à 6 ou 10 $ le gallon, l'américain déclare qu'il serait financièrement asphyxié, il n'arrive pas à imaginer comment il pourrait s'adapter à cette situation.
POURQUOI UNE SI GRANDE MAISON
Avec la crise, beaucoup de maisons sont en vente, c'est l'occasion de lire les petites annonces et regarder à quoi ressemble une maison américaine. ce qui surprend le plus, c'est le nombre de bathroom et de garage. La norme semble être une salle de bain par chambre (voire plus de ba que de bd) et un triple ou quadruple garage. Voilà comment on gaspille l'espace, voilà pourquoi on emprunte trop pour son logement, pourquoi on possède 3 ou 4 véhicules et pourquoi un étatsunien consomme quatre fois plus d'eau potable qu'un français.
POURQUOI TANT MANGER
Quand il ne conduit pas, l'américain moyen mange, souvent et beaucoup trop. On ne reprochera pas le copieux breakfast pour commencer la journée, on se demandera surtout pourquoi après un bon petit-déj complet, il est encore nécessaire de manger tout au long de la journée et même la nuit (ici les fast foods sont ouverts 7/7 et 24/24). Les plats sont toujours trop copieux, en général un plat conviendrait parfaitement pour deux. C'est pareil pour les boissons, la ration normale de coke fait 16 oz soit 1/2 litre.
Après la quantité, il y a le problème de la qualité, dans la rue, dans les parcs à thèmes, à la plage, l'américain dévore ice-creams, burgers et frites.
Bref, les USA restent le pays des grosses bagnoles, des grosses baraques et de la mal bouffe et on n'a pas l'impression que cela va changer rapidement.
UNE MINORITE SE PORTE BIEN
Il faut cependant nuancer ce tableau. Plus le niveau d'éducation est élevé et plus le mode de vie semble se rapprocher de la norme européenne (plus exactement des pays de la zone euro).
L'américain éduqué (qui n'est pas un américain pauvre) n'habite pas au milieu de nulle part, mais plutôt en ville, il n'a donc pas besoin d'un pickup V8, ni de 4 voitures, il a même parfois acheté une Prius.
En ville, il a une maison plus petite. Il achète surtout des produits organic et prend ses légumes au farmer market. Il passe ses courtes vacances à l'étranger ou dans des parcs nationaux (surtout le Yellowstone ou le Yosemite) où il a réservé un an à l'avance.
Il n'est pas touché par l'obésité, il a une bonne couverture santé.
La conclusion est facile, ceux qui vivent bien aux USA sont plutôt éduqués, riches, minces et bien portants.
Ils sont minoritaires et le problème est que ce pays ne semble toujours pas chercher à ce que cette minorité devienne une majorité.

mercredi 24 juin 2009

Faut-il augmenter les tarifs municipaux en période de désinflation ?


Comme chaque année, la ville de Vannes fixe les nouveaux tarifs des services municipaux.
Pour 2009, une augmentation de l’ordre de 1,5% est appliquée. Elle touche, par exemple, les prix de la restauration scolaire, des garderies, des maisons de quartier, des musées, des activités culturelles…
Lors du conseil municipal du 29 mai dernier, les élus du groupe VPC (Vannes Projet Citoyens) sont intervenus pour contester une augmentation uniforme des tarifs et ont proposé de ne pas augmenter les tarifs pour les quotients familiaux les plus faible (catégories E, F, G, H), en rappelant que l’indice des prix à la consommation (IPC) entre avril 2008 et avril 2009 avait augmenté de seulement 0,1%.
Le maire a immédiatement répliqué qu’on n’avait pas bien compris les données économiques et que 0,1% était une évolution mensuelle de l’indice et non une évolution sur 12 mois.
J’ai signifié que nos chiffres étaient exacts et que, depuis avril dernier, la tendance s’est encore amplifiée. Désormais, en rythme annuel, fin mai, l’évolution de l’IPC, qui mesure l’inflation, est de -0,3%.
La France connaît actuellement une période de désinflation et se poser la question de ne pas augmenter les tarifs municipaux en 2009 semble tout a fait légitime.
C’est d’ailleurs la décision de la ville d’Angers pour 2009.
Ces derniers jours, nous avons examiné la proposition d’augmentation des tarifs des piscines formulée par la majorité qui propose encore une augmentation de 1,5%.
J’ai redit la position de VPC et rappelé les chiffres de l’inflation et la tendance désinflationniste qui se maintient.
Cette fois-ci, la majorité m’a rétorqué que je confondais l’inflation et la croissance et que les chiffres que j’avançais étaient ceux de la croissance qui était négative, mais que l’inflation était positive.
C’est vraiment dommage, pour une majorité qui met toujours en avant sa compétence en matière économique et ses performances de gestion d’être si fâchée avec la réalité économique.
Nous savons pertinemment que l’inflation relève de l’évolution des prix à la consommation et que la croissance est liée à l’augmentation du produit intérieur brut (PIB)… et nous savons faire la différence entre la notion de mois et d’année !
Rappelons les chiffres :
- sur un an, de mai à mai, l’IPC a reculé de 0,3%,
- les prix de l’alimentation (hors produits frais ) et de l’habillement sont stables,
- l’inflation en 2009 serait de 0,4%,
- la prévision de croissance en France faite par l’OCDE pour 2009 est de -0,4%.
En résumé, nous avons en France cette année un phénomène de désinflation et de récession. La question de geler les tarifs municipaux en 2009, au moins pour les coefficients familiaux les plus faibles, se pose donc avec acuité. Nous aimerions qu’elle soit accueillie sereinement et examinée sérieusement par la majorité. En réponse, on n’attend pas un cours d’économie (surtout quand les réponses sont erronées), mais plutôt des décisions en accord avec la crise économique et sociale que nous traversons.
À décharge pour la majorité, il faut remonter à 1957 pour trouver en rythme annuel une inflation négative. On peut comprendre que par habitude, les mêmes gardent les mêmes discours et les mêmes habitudes et ne puissent envisager qu’une augmentation des tarifs municipaux.
Ce qui reste inadmissible, c’est de se voir expliquer qu’on ne comprend pas bien les données économiques, et que l’on confond taux mensuel et annuel, taux de croissance et taux d’inflation.
On est en droit d’attendre un peu moins morgue de la part de ceux qui, à Vannes, ont toujours soutenu sans réserve le libéralisme économique. Chacun peut juger aujourd’hui la valeur de leur expertise.

mercredi 10 juin 2009

Résultats des élections européennes en Europe, en France, en Morbihan et à Vannes



Comment analyser le résultats des élections européennes ?



En Europe
Ce qui est incontestable, c'est la victoire de la droite en Europe, la gauche obtient moins de 200 sièges, les écologistes une cinquantaine, le centre libéral 80, la droite plus de 320 (sans compter les 90 non inscrits).
La vague verte qui a déferlé sur la France colore faiblement le parlement européen avec seulement 7% de députés et le recul du MoDem en France ne se traduit pas non plus par un effondrement des libéraux et démocrates (groupe ALDE où siège le MoDem) qui passent de 99 à 80 députés.
Donc, comme le montre le graphique, la droite (PPE/EPP) continue à dominer, la gauche socialiste (PSE/PES) reste le 2e groupe et les libéraux et démocrates (ALDE) le 3e. Les écologistes (ALE/EFA) progressent de 20% en siège, mais reste encore loin derrière.

En France
Si ces élections provoquent un bouleversement, c'est donc bien plus en France qu'en Europe.
En France, le PS s'écroule. Avec 16,5% des voix, il revient au score de 1994 où la liste conduite par Michel Rocard avait fait environ 14%. Il y a deux ans, Ségolène Royal avait fait près de 26% au premier tour des élections présidentielles (avec une participation de 84% contre 40% aux européennes).
Pour le MoDem, c'est pire, par rapport au premier tour des élections présidentielles, il passe de plus de 18% à 8,5%.
Pour les Verts, par un effet de vase communiquant, c'est l'inverse et c'est exceptionnel. Quand Dominque Voynet avait fait 1,5%, Daniel Cohn-Bendit (DCB) fait plus de 16%.
Ces résultats ne peuvent s'expliquer par l'analyse des programmes des différents partis et alliances. Ce n'est pas logique que le MoDem dont l'Europe est le fond de commerce divise par deux son résultat de 2007. Ce n'est pas rationnel que DCB fasse 10 fois plus que Voynet.
Les électeurs ont profité de cette élection dont ils mesurent mal les enjeux pour envoyer quelques messages :
- Le premier au PS pour lui dire "ça suffit", choisissez une bonne fois votre leader qui sera le candidat aux présidentielles, sortez de la rue de Solférino et occupez-vous des français.
- Le deuxième au MoDem pour sanctionner l'aventure solitaire de François Bayrou et dire comment l'espoir qu'ils avaient mis dans ce nouveau parti a été déçu.
- Le troisième, pour saluer DCB qui a réussi à bousculer la classe politique française (surtout Bayrou) et signifier qu'il plaçait l'enjeu environnemental devant les traditionnelles oppositions gauche/droite, pros et anti traité européen, libéraux et sociaux...
- Le quatrième message qu'il ne faudrait pas oublier est le quitus donné à la politique européenne de Nicolas Sarkozy voire à sa politique intérieure.

Dans le Morbihan
Le Morbihan amplifie les tendances nationales :
- L'UMP fait un bon score ce qui est normal dans le dernier département breton encore à droite.
- Les écologistes font un excellent score et passe devant le PS.
- Le PS décroche encore plus ici qu'ailleurs. Alors qu'en 2004, il arrivait en tête dans 231 communes sur 261, en 2009, il reste en tête dans seulement 17 communes.
- Le MoDem qui avait suscité tant d'espoir dans ce territoire traditionnellement centriste, ne fait que 9% alors que la tête de liste, Sylvie Goulard, était certainement la meilleure spécialiste de l'UE.

A Vannes

Vannes amplifie encore davantage la tendance du Morbihan.
- Un tiers des électeurs ont voté pour l'UMP (bien plus qu'en Morbihan).
- 20% ont voté écologiste dans une ville où on n'a pas commencé à réfléchir à un Agenda 21 local et qui s'oppose toujours au futur Parc Naturel Régional. De plus, l'alliance écologique indépendante arrive en 6e position sur 20 avec plus de 3%.
- Le PS passe sous la barre de 15% et continue à perdre des électeurs. De 35% au premier tour des élections municipales de 2001, il était rendu à 30% en 2008 (avec les Verts, l'UDB et le PRG) et ne fait plus que la moitié tout seul.
- Les autres candidats de gauche font de mauvais scores, le front de gauche est à égalité avec l'alliance écologique indépendante et fait moitié moins qu'au national, le NPA est encore plus loin à égalité avec le FN.
- Le MoDem qui représente une sensibilité politique dominante à Vannes et dont la tête de liste n'est autre que la belle-soeur du maire atteint péniblement 10% (moins de 1% de mieux qu'en Morbihan).

Localement, quelles conclusions tirer ?
Vannes qui a connu en dix ans l'arrivée massive de nouveaux habitants, pas franchement défavorisés, d'une part se droitise (plus exactement s'umpérise), l'ex-UDF semble avoir majoritairement rejoint l'UMP et d'autre part Vannes verdit.

Bref, Vannes est de plus en plus bleue, les quelques taches orange qui étaient apparues s'effacent, le rose est de plus en plus pale et le vert s'épanouit.

dimanche 3 mai 2009

Vannes vote contre le parc naturel régional et prône toujours une politique de développement insoutenable.


La dernière réunion du syndicat intercommunal d'aménagement du golfe du Morbihan (SIAGM), le 28 avril dernier, a permis de clarifier les positions des communes sur le parc naturel régional (PNR) du golfe du Morbihan.
Le vote portait sur l'envoi de l'avant-projet de charte dans sa dernière version au conseil régional pour avis intermédiaire avant son examen le 6 juillet par le Conseil national de la protection de la nature.
27 communes ont participé au vote, 25 ont voté pour et 2 villes, Plougoumelen et Vannes, ont voté contre.
Après ce vote, Vannes ne peut plus continuer à pratiquer le double langage qu’elle tient depuis des années.
Nombreuses sont les déclarations du maire de Vannes pour réfuter son opposition au projet de parc. Notons, d’ailleurs, que toutes ses déclarations ne font qu’infirmer son opposition au PNR, mais qu’on ne trouve trace d’aucune déclaration pour défendre ce projet.
On connaît les arguments du maire de Vannes, il craint que le PNR ne « bloque le développement » et ne « favorise l’augmentation des prix de l’immobilier ».
Ces deux arguments sont très contestables. D’une part, il est facile de constater que dans l’ensemble des PNR, c’est l’inverse qui se produit : les territoires labellisés PNR connaissent un bien meilleur développement que les territoires comparables hors PNR. D’autre part, les PNR peuvent mettre en œuvre des outils et des actions concrètes pour gérer l’urbanisme et mieux contrôler la pression immobilière.
Mais comment peut-on prendre au sérieux les inquiétudes du maire de Vannes quand on sait toute l’énergie qu’il a su déployer pour refuser l’établissement public foncier régional qui vise justement à réduire l’augmentation des prix de l’immobilier.
Avec ce vote, on sait maintenant que Vannes est contre, mais on sait aussi pourquoi. La ville considère que la charte du PNR ne dégage pas assez d’espace urbanisable (1 225 hectares sur les 12 années de la charte) et qu’il y a déjà suffisamment d’outils de régulation (ce qui en termes moins policés veut dire qu’il y a déjà trop de contraintes pour les aménageurs et les promoteurs).
Un autre argument est avancé par Vannes : « le territoire ne correspond pas à l’idée qu’on se fait d’un parc naturel ». Il serait plus juste de dire « de l’image négative que voudraient donner certains d’un parc naturel ». Il ne s’agit pas de faire du territoire une réserve naturelle, un parc national, mais seulement un parc naturel régional dont les objectifs sont de promouvoir un projet de développement, fondé sur la préservation et la valorisation du patrimoine.
L’objectif de Vannes est limpide, c’est de ne pas tuer la poule aux œufs d’or, c’est que le pays de Vannes reste une zone de développement économique et démographique exceptionnelle (selon l’INSEE).
Il faut reconnaître que si cet objectif était compréhensible dans les années 90, il n’est plus tenable aujourd’hui. Le rejet de toutes les réglementations et contraintes qui pourraient réduire la croissance économique et démographique apparaît comme une politique jusqu’auboutiste, courtermiste pour ne pas dire anachronique à l’époque du développement durable, dont les prémices remontent aux travaux du club de Rome de 1972.
Le plus choquant dans cette affaire est le contraste entre la stratégie de communication qui ne cesse d’associer la ville de Vannes à l’image idyllique du golfe du Morbihan et la pratique politique qui fait tout pour freiner toute velléité de développement durable sur le territoire de l’agglomération. Du côté de la communication, on a récemment renommé l’aéroport de Vannes-Meucon en aéroport de Vannes-Golfe du Morbihan ainsi que l’Office du tourisme du Pays de Vannes en OT Vannes-Golfe du Morbihan. À l’opposé, du côté politique, le libéralisme sans frein reste la doctrine intangible de la ville de Vannes, la crise immobilière servant même désormais d’alibi à une politique qui rejette toute réglementation économique et environnementale.
Le bilan du maire de Vannes est éloquent en matière de ce qu’il faut bien appeler le développement insoutenable et l’absence de maîtrise de l’urbanisme. Vannes, par la voix de son maire, apparaît comme opposée à l’établissement public foncier régional, opposée aux opérations d’urbanisme concertées (de type ZAC), opposée à un agenda 21 local, et maintenant opposée au PNR du golfe du Morbihan.
C’est la preuve d’une politique cohérente certes, mais d’une politique d’un autre âge, contraire aux intérêts des citoyens de notre territoire et surtout à ceux des générations futures.

mardi 31 mars 2009

Et si le débat sur la LRU arrivait sur le bitume en mai ?

Je relisais le premier billet que j'avais écrit sur ce blog en novembre 2007. Il était consacré à la LRU (loi Libertés et Responsabilités des Universités), la loi qui réforme l'université.
Cette loi a été votée en catimini en août 2007, moins de trois mois après l'élection de Sarkozy à la présidentielle.
Sarkozy savait qu'une réforme de l'université était difficile à faire passer, il se souvenait des déboires du projet de loi Devaquet en
1986 et voulait profiter de l'état de grâce pour faire voter cette loi. En plus, c'est bien connu, en août, tout le monde est à la plage et personne ne manifeste.
Pas plus d'opposition à l'automne 2007, ce sont surtout les présidents d'université qui se sont fait entendre pour dire tout le bien qu'ils pensaient de cette loi qui les faisaient rois, plus exactement hyper-présidents d'université .
En 2008, les étudiants se sont bien mobilisés contre la LRU, mais sans relais des personnels de l'université, leurs contestations a fait long feu.
J'ai toujours pensé que loi mal acquise (ou plutôt non concertée) ne dure jamais longtemps.
Deux ans plus tard, il se pourrait bien que la LRU soit mise au banc en mai 2009.

En 2007, j'avais titré mon billet "Non, ce n'est pas loi loi LRU qu'il fallait voter", j'ai toujours le même avis et je ne retirerais rien de ce que j'avais écrit alors.

Que sait-il passé depuis 2 ans ?
Je crois que la majorité des enseignants-chercheurs et étudiants ont enfin compris que derrière les beaux mots de "liberté" et de "responsabilité" se cachait un projet d'inspiration très libérale visant à renforcer la concurrence entre universités, entre collègues, à diminuer les crédits de l'Etat, à augmenter sensiblement les frais d'inscription et à réduire à terme les postes de fonctionnaires.
A mon avis, si la loi LRU a suscité peu de réaction pendant 2 ans, c'est qu'en fait tout le monde était un peu résigné et pensait que cette évolution était "naturelle". Après les banques, France Télécom, EDF, Gaz de France, les sociétés d'autoroute..., c'était au tour de l'université de passer sous la toise de la libre concurrence non faussée.

Et puis, voilà qu'arrive à la mi-2008 la plus grave crise financière depuis plus de 3/4 de siècle... avec son lot de scandales et d'escroqueries.
Du coup, la grande réforme libératrice et responsabilisante qui offre l'autonomie à l'université sous la tutelle de son hyper-président fait réfléchir et commence à être contestée.
Aujourd'hui, la question est : Peut-on arrêter ce mouvement de rejet d'une université LRUrisé quand, chaque jour, on constate les effets pervers des principes mêmes de cette loi dans le monde économique ?

Mettre un terme aux manifestations actuelles aurait été certainement possible si de bonnes paroles avaient été prodiguées au bon moment, si un grand discours avait rappelé la sollicitude du pouvoir envers l'enseignement-supérieur et la recherche. A la place, la communauté n'a perçu qu'un discours présidentiel (22 janvier 2009) plein de mépris et de mensonge.
Je me risque à croire que les retombées de ce discours se paieront en mai, ce ne sera pas "sous les pavés, la plage", mais "sur le bitume, la plainte de l'université".

Sur le fond, y a-t-il lieu de s'alarmer de l'ensemble des réformes engagées (LRU, ANR, statut des enseignants-chercheurs, statut des doctorants, suppression de postes, défléchage des moyens des IUT, masterisation de la formation des enseignants, transformation des organismes de recherche en agence de moyens, démantèlement du CNRS...) ?
Vu le nombre de réformes, le manque de concertation et la précipitation à les faire passer, la réponse peut difficilement être négative.

Pour finir, je ne traiterai que d'une question ou plutôt d'une idéologie, celle de renforcer la concurrence entre établissements d'enseignement supérieur et de distinguer parmi eux les grands et les petits, en donnant beaucoup aux premiers et très peu aux derniers.
Nombreux sont les rapports ou les échos du ministère qui montrent qu'on va dans cette direction (cf. les propositions du cercle des économistes : http://www.educpros.fr/universites/autonomie/detail-article/h/44a2cdfefa/a/crise-du-modele-universitaire-francais-les-solutions-du-cercle-des-economistes.html).

Ce que je distingue du paysage qu'on prépare, c'est la hiérarchie d'établissements suivantes :
1- les grands écoles
2- les petites écoles extérieures à l'université
3- les écoles universitaires (type polytech)
4- les UFR d'université de prestige (en très petit nombre) disposant de laboratoires reconnus et de formations à la recherche
5- les instituts (type IUT)
6- les UFR d'université spécialisée et attractive dans un nombre de champs restreint
7- les autres UFR appartenant à des centres universitaires ou collèges universitaires délivrant des diplômes de premier cycle et éventuellement quelques masters professionnels sur quelques créneaux ciblés

A terme, les moyens affectés, en personnes et en crédits, seraient inversement proportionnels au rang (de 1 à 7) et certainement les coûts d'inscription aussi.
On aura certainement réussi ainsi à faire remonter quelques établissements dans le classement de Shanghai, mais on aura surtout changer le modèle de l'université française, en le rendant encore plus inégalitaire et concurrentiel.

On remarquera que cette politique abandonne définitivement toute logique d'aménagement du territoire. Les grandes écoles et les universités de prestige étant bien évidemment dans les mégapoles et les centres universitaires dans les villes moyennes. Est-ce raisonnable à l'heure des réseaux, de l'enseignement à distance et des projets de recherche coopératifs ?