dimanche 30 août 2009

Résidence d'affaires ou résidence étudiante... ou pourquoi pas les deux

On pouvait lire sur Vannes.maville.com le samedi 28 août que le promoteur Albert 1er allait construire une résidence hôtelière d'affaires sur le site du PIBS 2 à Tohannic.
Cette annonce masque d'abord le renoncement du promoteur à édifier le village d'entreprises HQE qui était annoncé depuis plusieurs années (l'immense panneau est toujours en place sur l'avenue Marcelin).

Que penser de ce projet de résidence hôtelière ?
Le PIBS constitue l'épicentre du technopôle vannetais et pour l'instant son extension sur 15 hectares n'est qu'un vaste terrain vague le long de l'avenue Marcelin.
On peut donc se demander si la logique ne serait pas plutôt d'installer d'abord les entreprises sur ce site, puis ensuite une résidence hôtelière plutôt que l'inverse.
Surtout qu'une résidence hôtelière toute neuve d'une vingtaine de chambres existe déjà en plein centre ville, on voit mal l'utilité, pour l'instant, d'une autre résidence hôtelière de 80 chambres à plus de 2 km du centre.
N'y aurait-il pas d'autres projets plus prioritaires à lancer sur le PIBS 2 ? Quelle offre de services pourrait-on proposer sur ce site ? Qu'y a-t-il autour ?
Depuis 12 ans déjà, il y a, juste en face, le campus universitaire de Tohannic qui continue son développement avec la construction actuelle d'un restaurant universitaire HQE et surtout la construction prochaine des bâtiments de la fac de droit, d'économie et de gestion qui va quitter le centre ville.
Il ne faut pas réfléchir longtemps pour se dire que ce n'est pas une résidence hôtelière d'affaires qu'il faut construire en face des bâtiments universitaires mais tout simplement une résidence étudiante. Elle ne sera certes pas construite par Albert 1er, mais la priorité est bien là.
Sur ce point, les faits parlent d'eux mêmes. Avant 1995, il n'y a pas d'université à Vannes, juste quelques formations de 1er cycle rattachées aux universités de Rennes ou Brest, mais il y a déjà une résidence universitaire du CROUS (Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires), rue Montaigne, à côté de l'IUT.
En 1995, l'UBS est créée et quinze ans plus tard, il n'y a toujours qu'une seule résidence universitaire avec le même nombre de chambres (150 chambres de 9 m2 et 129 studios de 20 m2), qui tout de même ont été rénovées. Dans le même temps la population étudiante a sensiblement augmenté, Vannes compte aujourd'hui environ 6 500 étudiants. La seule résidence universitaire vannetaise ne permet donc d'accueillir que 5% des étudiants.
Peut-on trouver cette situation satisfaisante ?
Pourquoi ne pas construire une nouvelle résidence (HQE bien sûr) où sera demain la grande majorité des étudiants de l'UBS à Vannes, c'est à dire à Tohannic ?
N'est-ce pas, dans le contexte actuel, une chance pour Vannes que de disposer d'un véritable campus avec des bâtiments d'enseignement et de recherche, un restau U, une bibliothèque et bientôt des terrains de sport ? Vous remarquerez qu'il ne manque à cette liste que la résidence universitaire ?
Dans un monde où les villes sont en concurrence, où les universités le sont également (de fait depuis la loi de 2007 sur l'autonomie des universités), un campus universitaire moderne complet, avec donc une résidence universitaire, en face du technopôle, à 15 minutes à pied du port et du golfe (seulement 4 minutes à vélo), serait un atout majeur pour Vannes.
Il fut un temps, assez lointain, où le logement universitaire accueillait un étudiant sur deux, ce n'est plus le cas, mais que le CROUS offre si peu de logements à Vannes et que les étudiants doivent se rabattre sur une offre presque exclusivement privée n'est vraiment pas satisfaisant.
C'est vrai que des résidences étudiantes privées ont été construites à Vannes, et que de nombreux propriétaires proposent des studios, des T1 ou des T2.
Mais, il faut savoir que la qualité des logements (cf. photo) et leurs prix ne sont pas les mêmes. Une chambre en résidence CROUS, c'est moins de 200 €, dans le privé, c'est presque le double.
Si les chambres du CROUS sont petites, au moins, elles sont aux normes et bien équipées, nombre de logements du parc privé, en centre ville, sont dans un état déplorable, pour ne pas dire vétustes.
Ce n'est pas la ville de Vannes, ni la communauté d'agglomération, ni même l'université qui a en charge le logement étudiant, mais Vannes doit reconnaître que la situation locale n'est pas bonne, qu'en quinze ans rien n'a été fait pour améliorer le logement étudiant.
Alors, quelle est la priorité, est-ce de construire une résidence hôtelière d'affaires sur les 15 hectares déserts du PIBS 2 ou de faire pression pour obtenir une résidence universitaire digne de ce nom à Tohannic ?
L'avenir de Vannes passe par le développement de son université et celui-ci n'existera pas sans un vrai campus moderne, complet et attractif.

dimanche 23 août 2009

Quelle stratégie pour les régionales et au delà ?


Les élections européennes sont passées, les résultats sont tombés, après le temps de l'analyse, arrive celui de l'annonce des orientations avec la tenue des universités d'été.
Les élections régionales sont dans 6 mois, en mars 2010, cette perspective rapprochée ne permet plus l'attentisme et, contrairement aux européennes, le résultat aux régionales conditionnera fortement les prochaines présidentielles de 2012.
Quels enseignements pouvons-nous tirer des dernières échéances et des différentes recompositions politiques en cours ?
Regardons d'abord à droite.
Plusieurs partis ou particule (de Villiers) ont rejoint l'UMP, plus exactement se sont alliés. La liste est longue : Nouveau Centre (Morin), Réformateurs (Noveli), parti radical (Borloo), CNI (Roscoat), MPF (Villiers), CPNT (Nihous). Certaines formations sont même arrivées par la gauche comme la Gauche Moderne (Bockel) et les Progressistes (Besson), sans compter les individus comme Kouchner qui roulent ouvertement pour l'UMP.
Bref, depuis 2007, tous ceux qui le souhaitaient ont pu rejoindre la constellation UMP.
La position du MoDem
Le MoDem est resté à l'écart de ce mouvement, après son échec aux européennes, l'élection qu'il ne pouvait pas perdre, ce serait ridicule et absurde qu'il se rapproche aujourd'hui de l'UMP.
La question qui se pose alors est Vers qui peut-il se tourner ?.
On peut trouver la réponse en considérant 3 éléments :
- les statuts du mouvement,
- le résultat des européennes,
- la composition du bureau exécutif.
Je donne tout de suite ma réponse, le MoDem doit virer au vert et participer activement, dès maintenant, à la naissance d'un grand mouvement écologique.
Reprenons, point par point.
Les statuts du MoDem ne mentionnent que deux partis fondateurs : l'UDF et CAP21. L'échec aux européennes qui apparaît comme un échec personnel de Bayrou (ou comme un échec de sa stratégie personnelle) et le départ de nombreux UDF historiques renforcent la composante CAP21 et l'orientation écologique du MoDem.
Plus globalement, le résultat des européennes montre avant tout une dynamique pour le courant écologique que le MoDem ne peut plus ignorer.
Enfin, le bureau exécutif compte parmi ses membres de nombreux écolos (Lepage, Bennahmias, Wehrling). Après avoir été mis à l'écart pendant la campagne des européennes, ils ne peuvent qu'avoir plus de poids dans le choix de l'orientation du mouvement.
Regardons à gauche.
Le PS était historiquement, au moins depuis 30 ans, la principale force de gauche.
Avec les élections européennes, il perd pour la première fois son leadership. Le plus extraordinaire, c'est qu'il l'envisage publiquement, tout au moins Peillon qui le 22 août affirmait que le PS devait accepter l'idée de renoncer à son leadership à gauche.
L'échec du PS à la présidentielle remonte désormais à 7 ans, les années passent et le PS régresse. Les questions qui le minent depuis l'échec de Jospin n'ont pas trouvé de réponse et l'équipe Aubry ne semble, hélas, pas près d'y répondre. A ce rythme-là, les brillants quadras du PS (Peillon, Montebourg, Valls, Hamon...) risquent de devenir quinquas avant de pouvoir peser sur leur parti.
Le PS, pour survivre, comme l'indiquait déjà Royal en 2007 doit s'entendre avec le MoDem et les écologistes. Mais il doit perdre ses vieilles habitudes, être moins sectaire, renoncer à son hégémonie et à son rôle de distributeur de strapontins.
Plus à gauche, la nouveauté en 2009 vient du NPA dont le sigle signifie plutôt Nul Part ailleurs que Nouveau Parti Anticapitaliste vu son acharnement à ne pas gouverner et son rêve inchangé du grand soir qui en fait toujours un Vieux Parti Anticapitaliste.
Regardons vers le vert.
Si l'écologie politique a gagné aux européennes, c'est bien parce que les Verts n'étaient pas candidats !
C'est l'alliance improbable (Joly, Bové, Cohn-Bendit, Jadot...) constituée par Europe-Ecologie qui a fait campagne et gagné la bataille (et aussi la gouaille de Cohn-Bendit).
Il apparaît que pour les prochaines échéances électorales, il devient urgent de constituer un grand mouvement écolo, disons France-Ecologie, qui n'existe pas à ce jour.
Ni gauche-ni droite
Tous ces éléments montrent que seule une alliance écolo, MoDem, PS, Front de Gauche peut faire face à l'UMP qui semble avoir fait le plein de ses forces.
Bref, le PS, seul, ne fait plus le poids face à l'UMP, même avec l'appui du front de Gauche, le MoDem n'a jamais été aussi faible et l'écologie politique n'est toujours pas structurée.
Tous ces acteurs ont donc désormais intérêt à s'allier, aucun ne peut affirmer son leadership, c'est une nouveauté, mais aussi une difficulté qu'il va falloir dépasser.

mercredi 5 août 2009

Les USA peuvent-ils changer ?


Que retirer de 3 semaines passées aux USA en juillet. Depuis mon dernier séjour, que d'événements, Obama a heureusement succédé à Bush, une crise de très grande envergure a éclaté et de plus en plus d'américains ont pris conscience des conséquences de leur mode de vie sur l'état de la planète.
Alors est-ce que les Etats-Unis changent ? Eh bien, pas tant que ça, on a plutôt l'impression qu'ils sont dans une impasse et que ça ne va pas être facile de revenir à plus de sobriété et de solidarité.
POURQUOI TOUJOURS DE SI GROSSES VOITURES
Dans les sondages, une majorité affirme être sensible à la consommation de leur véhicule, mais, en réalité, ils continuent d'acheter de gros pickups dévoreurs d'énergie (des gas guzzlers).
Le changement majeur est que la proportion de véhicules américains est en chute libre, on croise surtout des japonaises et des coréennes. Partout, on rencontre des véhicules hybrides, pas seulement des Prius et pas seulement en Californie.
On voit toujours aussi peu de piétons dans les rues, l'américain se déplace toujours en voiture et pratiquement toujours seul. Pour le constater, il suffit de regarder le peu de véhicules qui circulent sur les freeways dans la voie carpool (réservée aux voitures avec au moins 2 personnes).
Bref, l'organisation (ou plutôt l'inorganisation) des villes américaines impose toujours de se déplacer tout seul dans de gros pickups et on voit mal comment cela pourrait changer.
Il ne faut pas oublier que l'essence (le diesel ne sert qu'aux trucks) est près de trois fois moins chère qu'en France (environ 2,50 $ le gallon, soit 45 centimes d'euro le litre). Quand on évoque une essence à 6 ou 10 $ le gallon, l'américain déclare qu'il serait financièrement asphyxié, il n'arrive pas à imaginer comment il pourrait s'adapter à cette situation.
POURQUOI UNE SI GRANDE MAISON
Avec la crise, beaucoup de maisons sont en vente, c'est l'occasion de lire les petites annonces et regarder à quoi ressemble une maison américaine. ce qui surprend le plus, c'est le nombre de bathroom et de garage. La norme semble être une salle de bain par chambre (voire plus de ba que de bd) et un triple ou quadruple garage. Voilà comment on gaspille l'espace, voilà pourquoi on emprunte trop pour son logement, pourquoi on possède 3 ou 4 véhicules et pourquoi un étatsunien consomme quatre fois plus d'eau potable qu'un français.
POURQUOI TANT MANGER
Quand il ne conduit pas, l'américain moyen mange, souvent et beaucoup trop. On ne reprochera pas le copieux breakfast pour commencer la journée, on se demandera surtout pourquoi après un bon petit-déj complet, il est encore nécessaire de manger tout au long de la journée et même la nuit (ici les fast foods sont ouverts 7/7 et 24/24). Les plats sont toujours trop copieux, en général un plat conviendrait parfaitement pour deux. C'est pareil pour les boissons, la ration normale de coke fait 16 oz soit 1/2 litre.
Après la quantité, il y a le problème de la qualité, dans la rue, dans les parcs à thèmes, à la plage, l'américain dévore ice-creams, burgers et frites.
Bref, les USA restent le pays des grosses bagnoles, des grosses baraques et de la mal bouffe et on n'a pas l'impression que cela va changer rapidement.
UNE MINORITE SE PORTE BIEN
Il faut cependant nuancer ce tableau. Plus le niveau d'éducation est élevé et plus le mode de vie semble se rapprocher de la norme européenne (plus exactement des pays de la zone euro).
L'américain éduqué (qui n'est pas un américain pauvre) n'habite pas au milieu de nulle part, mais plutôt en ville, il n'a donc pas besoin d'un pickup V8, ni de 4 voitures, il a même parfois acheté une Prius.
En ville, il a une maison plus petite. Il achète surtout des produits organic et prend ses légumes au farmer market. Il passe ses courtes vacances à l'étranger ou dans des parcs nationaux (surtout le Yellowstone ou le Yosemite) où il a réservé un an à l'avance.
Il n'est pas touché par l'obésité, il a une bonne couverture santé.
La conclusion est facile, ceux qui vivent bien aux USA sont plutôt éduqués, riches, minces et bien portants.
Ils sont minoritaires et le problème est que ce pays ne semble toujours pas chercher à ce que cette minorité devienne une majorité.