mardi 21 octobre 2008

300 000 000 000 000, c'est le montant de la bulle financière

Ces dernières années, les médias n'ont pas arrêté de nous parler de la flambée des prix de l'immobilier, des salaires des grands patrons qui atteignaient des sommets indécents et des entreprises dont les résultats étaient à deux chiffres.
Ne vous êtes-vous jamais demandé si tout cela avait un sens et comment tout cela allait finir ?
Croire que toutes ces "bonnes nouvelles" peuvent indéfiniment continuer car elles ne sont que le fruit de la loi du marché, c'est croire au miracle.
En quelques années, le prix des logements a doublé, le capital a rapporté de plus en plus et les salaires, relativement, de moins en moins, sauf ceux des patrons qui ont cumulé rémunération exorbitante, golden hello et parachute doré.
Entreprises, particuliers, collectivités, états se sont endettés au delà de raison. Beaucoup de banques ont développé leurs activités hors-bilan bien cachés dans des paradis fiscaux et n'ont plus respecté les règles prudentielles.
Tout cela ne pouvait que mal finir.
Que pensent désormais tous les experts qui conseillaient les décideurs et nous expliquaient dans les médias la beauté du libéralisme mondialisé ?
Pensent-ils toujours que la main invisible du marché doit guider le monde ?
La crise actuelle a certainement ruiné de nombreux propriétaires états-uniens, espagnols ou britaniques, mais beaucoup d'autres se sont enrichis (grands patrons, traders, spéculateurs...).
Pourquoi ne pas appliquer la devise "pollueur-payeur", ceux qui ont pollué la finance mondiale en introduisant des produits d'une complexité sans nom, des produits immoraux (les fameux subprimes) et d'un montant stratosphérique (voire les 60 000 milliards de dollars de CDS), sont les pollueurs du système financier qui devraient être les payeurs de la crise.
Bien sûr, il n'en sera rien, les payeurs ce sera tous les citoyens.
En France, les plus irresponsables resteront même à l'abri sous leur bouclier fiscal.
Nos génies de la finance ont réussi à faire gonfler la baudruche financière à 300 000 milliards de dollars (comme vous, je n'ai aucune notion de ce que représente ce chiffre), pas étonnant à ce qu'elle éclate. C'est encore l'histoire de la grenouille qui veut devenir plus grosse que le boeuf. C'est ça l'économie virtuelle car, en réalité, le PIB mondial n'est que de 50 000 milliards de dollars. Le problème tient en un chiffre, c'est un trou de 250 000 milliards de dollars.
Quand on pense que le citoyen ordinaire doit respecter de plus en plus de règles et qu'il est vite rappeler à l'ordre quand son compte est à découvert, on se demande comment les institutions financières ont pu se soustraire à toutes les règles et générer un tel trou dans la finance mondiale.
Que valent les 3 milliards pour Dexia ou les 10 nouveaux milliards pour 4 banques françaises (SG, BNP, CA, CM) face à ces centaines de milliers de milliards.

Arrêtons de croire aux pseudo-théories économiques libérales qui ne sont que sornettes.
Espérons que cette crise soit salutaire et que la finance ne mène plus seule le monde, si on avait écouté davantage les philosophes, les scientifiques, les historiens et les écologistes, le monde se porterait mieux.