dimanche 23 août 2009

Quelle stratégie pour les régionales et au delà ?


Les élections européennes sont passées, les résultats sont tombés, après le temps de l'analyse, arrive celui de l'annonce des orientations avec la tenue des universités d'été.
Les élections régionales sont dans 6 mois, en mars 2010, cette perspective rapprochée ne permet plus l'attentisme et, contrairement aux européennes, le résultat aux régionales conditionnera fortement les prochaines présidentielles de 2012.
Quels enseignements pouvons-nous tirer des dernières échéances et des différentes recompositions politiques en cours ?
Regardons d'abord à droite.
Plusieurs partis ou particule (de Villiers) ont rejoint l'UMP, plus exactement se sont alliés. La liste est longue : Nouveau Centre (Morin), Réformateurs (Noveli), parti radical (Borloo), CNI (Roscoat), MPF (Villiers), CPNT (Nihous). Certaines formations sont même arrivées par la gauche comme la Gauche Moderne (Bockel) et les Progressistes (Besson), sans compter les individus comme Kouchner qui roulent ouvertement pour l'UMP.
Bref, depuis 2007, tous ceux qui le souhaitaient ont pu rejoindre la constellation UMP.
La position du MoDem
Le MoDem est resté à l'écart de ce mouvement, après son échec aux européennes, l'élection qu'il ne pouvait pas perdre, ce serait ridicule et absurde qu'il se rapproche aujourd'hui de l'UMP.
La question qui se pose alors est Vers qui peut-il se tourner ?.
On peut trouver la réponse en considérant 3 éléments :
- les statuts du mouvement,
- le résultat des européennes,
- la composition du bureau exécutif.
Je donne tout de suite ma réponse, le MoDem doit virer au vert et participer activement, dès maintenant, à la naissance d'un grand mouvement écologique.
Reprenons, point par point.
Les statuts du MoDem ne mentionnent que deux partis fondateurs : l'UDF et CAP21. L'échec aux européennes qui apparaît comme un échec personnel de Bayrou (ou comme un échec de sa stratégie personnelle) et le départ de nombreux UDF historiques renforcent la composante CAP21 et l'orientation écologique du MoDem.
Plus globalement, le résultat des européennes montre avant tout une dynamique pour le courant écologique que le MoDem ne peut plus ignorer.
Enfin, le bureau exécutif compte parmi ses membres de nombreux écolos (Lepage, Bennahmias, Wehrling). Après avoir été mis à l'écart pendant la campagne des européennes, ils ne peuvent qu'avoir plus de poids dans le choix de l'orientation du mouvement.
Regardons à gauche.
Le PS était historiquement, au moins depuis 30 ans, la principale force de gauche.
Avec les élections européennes, il perd pour la première fois son leadership. Le plus extraordinaire, c'est qu'il l'envisage publiquement, tout au moins Peillon qui le 22 août affirmait que le PS devait accepter l'idée de renoncer à son leadership à gauche.
L'échec du PS à la présidentielle remonte désormais à 7 ans, les années passent et le PS régresse. Les questions qui le minent depuis l'échec de Jospin n'ont pas trouvé de réponse et l'équipe Aubry ne semble, hélas, pas près d'y répondre. A ce rythme-là, les brillants quadras du PS (Peillon, Montebourg, Valls, Hamon...) risquent de devenir quinquas avant de pouvoir peser sur leur parti.
Le PS, pour survivre, comme l'indiquait déjà Royal en 2007 doit s'entendre avec le MoDem et les écologistes. Mais il doit perdre ses vieilles habitudes, être moins sectaire, renoncer à son hégémonie et à son rôle de distributeur de strapontins.
Plus à gauche, la nouveauté en 2009 vient du NPA dont le sigle signifie plutôt Nul Part ailleurs que Nouveau Parti Anticapitaliste vu son acharnement à ne pas gouverner et son rêve inchangé du grand soir qui en fait toujours un Vieux Parti Anticapitaliste.
Regardons vers le vert.
Si l'écologie politique a gagné aux européennes, c'est bien parce que les Verts n'étaient pas candidats !
C'est l'alliance improbable (Joly, Bové, Cohn-Bendit, Jadot...) constituée par Europe-Ecologie qui a fait campagne et gagné la bataille (et aussi la gouaille de Cohn-Bendit).
Il apparaît que pour les prochaines échéances électorales, il devient urgent de constituer un grand mouvement écolo, disons France-Ecologie, qui n'existe pas à ce jour.
Ni gauche-ni droite
Tous ces éléments montrent que seule une alliance écolo, MoDem, PS, Front de Gauche peut faire face à l'UMP qui semble avoir fait le plein de ses forces.
Bref, le PS, seul, ne fait plus le poids face à l'UMP, même avec l'appui du front de Gauche, le MoDem n'a jamais été aussi faible et l'écologie politique n'est toujours pas structurée.
Tous ces acteurs ont donc désormais intérêt à s'allier, aucun ne peut affirmer son leadership, c'est une nouveauté, mais aussi une difficulté qu'il va falloir dépasser.

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