mardi 3 novembre 2009

Claude Lévi-Strauss : un grand écologiste avant la lettre


Au seul nom de Claude Lévi-Strauss, plein de mots savants viennent à l'esprit : ethnologie, anthropologie, structuralisme, universalisme, mythe...
A l'heure de sa disparition, un autre mot mérite d'être cité, c'est écologie.
Le père de l'anthropologie sociale a couru le monde dès les années 30 et observé les relations de l'homme à son environnement. Il fut le premier à expliqué le lien privilégié entre les peuples et leurs environnements, entre nature et culture, et à insister sur la notion de diversité.
De l'étude des populations autochtones du Brésil, à partir de 1935, naîtra Tristes tropiques en 1955 où il décrit ce qu'on appellera beaucoup plus tard le phénomène de la mondialisation : « L’humanité s’installe dans la monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse ».

En 1965, quand on lui demandait ce qu'il mettrait dans un coffre à l'intention des archéologues de l'an 3000, il répondait : « Je mettrai dans votre coffre des documents relatifs aux dernières sociétés primitives en voie de disparition, des exemplaires d'espèces végétales et animales proches d'être anéanties par l'homme, des échantillons d'air et d'eau encore non pollués par les déchets industriels, des notices et illustrations sur des sites bientôt saccagés par des installations civiles et militaires. [...] Mieux vaut donc laisser quelques témoignages sur tant de choses que, par notre malfaisance et celle de nos continuateurs, ils n'auront pas le droit de connaître: la pureté des éléments, la diversité des êtres, la grâce de la nature, la décence des hommes ».

N'en faisons pas aujourd'hui le père de l'écologie moderne, comme l'a écrit Valérie Pécresse sur FaceBook, mais reconnaissons tout l'apport de Claude Lévi-Strauss dans l'émergence d'une pensée écologique.

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