mercredi 11 novembre 2009

Non à l'exploitation des sables bitumineux, le pétrole plus sale que sale


Commençons par une question. Où se trouvent les plus grandes réserves pétrolières du monde ?
Ce n'est pas en Arabie Saoudite, ni même au Moyen-Orient, pas plus en Russie ou en Alaska.
Alors où ? En Alberta, une des provinces du Canada, au pied des Rocheuses, entre le Saskatchewan et la Colombie Britannique.
L'Alberta est surtout connu pour ses parcs nationaux, le parc national de Banff est le plus ancien, il a été créé en 1865, un peu après le parc national du Yellowstone, aux USA, qui créé en 1872 est le plus vieux parc national au monde.
L'Alberta est donc une des premières régions au monde à avoir préservé son patrimoine naturel.
Ce mois-ci, je vais justement à Banff, je connais déjà cette région. Elle est d'une beauté sidérante. Pour avoir traversé l'Alberta, je sais aussi que l'homme, dans sa conquête de l'Ouest, à partir de 1850, a ravagé ces territoires, déboisant toute la province, en dehors des Rocheuses.

Aujourd'hui, avec un technologie bien plus puissante, au nord de l'Aberta, il est en train de détruire la forêt boréale pour extraire de l'or noir, plus exactement la pire source de pétrole, les sables bitumineux.

Vous pouvez penser, tout ça c'est bien loin, bien au Nord, dans des régions inhabitées, le problème c'est que cette exploitation est la plus polluante au monde et qu'elle met en cause le respect des accords internationaux et conduit à l'échec de la conférence de Copenhague.
Greenpeace alerte actuellement sur le danger de l'exploitation des sables bitumineux et sur le rôle qu'y joue notre compagnie nationale Total comme l'ilustre cette courte vidéo.
Pour être bien informé sur le sujet des dangers des sables bitumineux, le mieux est de consulter le site web de l'excellente émission Découverte de Radio Canada.

Quelques chiffres significatifs, la réserve est estimée à 300 milliards de barils (270 milliards en Arabie Saoudite), la zone de production s'étend sur 140 000 kilomètres carrés (4 fois la taille de la Bretagne historique), la production journalière avait dépassé 1,2 millions de barils en 2002, on extrait 100 tonnes de sables pour obtenir 11 tonnes de bitumes, puis on consomme de l'énergie et de l'eau en grande quantité pour avoir au final du pétrole. Il faut de 1/3 à 2/3 de litre de pétrole et de 2 à 6 litres d'eau pour en produire un seul litre de pétrole !!!!!!!!!!!!
Le pire, c'est que cette production génère une quantité phénoménale de gaz à effet de serre (GES) et de produits toxiques (souffre, azote, métaux lourds). On estime qu'un baril de pétrole (soit 159 litres) produit 80 kg de GES, soit 5 fois plus qu'un baril "traditionnel" !!!!!!!!!!!!

Cette exploitation est une ineptie totale, à cause d'elle le Canada n'a pas respecté ses engagements de Kyoto. Le Canada avait accepté de réduire, au plus tard en 2012, ses émissions de GES de 6% par rapport à l'année de référence (1990), en 2002, elle produisait 24% de plus qu'en 1990 et a reconnu en 2006 que l'objectif de Kyoto était inatteignable .

A un mois de la conférence de Copenhague, comme le fait Greenpeace, il faut dénoncer ce pétrole plus noir que noir, plus sale que sale. Cette exploitation conduit le Canada a traîner les pieds à Copenhague et participe à l'échec possible de cette conférence.
Terminons par une déclaration récente de l'activiste québécoise Mireille Beaudoin : "Les sables bitumineux, c'est un problème climatique mondial. [...] Ça ne concerne pas seulement les Canadiens ni même les Nord-Américains. Ça concerne l'ensemble de la planète. Les leaders mondiaux, dont Stephen Harper (premier ministre du Canada), monsieur Obama, les leaders européens doivent prendre position et doivent arrêter d'encourager l'exploitation des sables bitumineux".

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